Jean-Pierre Alaux, né le 14 novembre 1925 à La Ciotat, est un peintre français appartenant à la "jeune peinture de l'École de Paris".
Fils du peintre François Alaux, Jean-Pierre Alaux, après des études secondaires chez les Dominicains à Arcachon puis chez les Maristes à La Seyne-sur-Mer, est admis au concours de l'École nationale supérieure des beaux-arts, à Paris, où il travaillera dans l'atelier de Jean Dupas de 1943 à 1949.
Chacune de ses toiles rend compte de ses préoccupations, de ses sensations, de ses phantasmes par l'intermédiaire de personnages, d'objets souvent symboliques, d'architectures ou de paysages, d'associations d'idées et de formes. Sa peinture, qui depuis l'École a toujours été à contre-courant des modes est difficile à classer. Symboliste, onirique, fantastique, réaliste voire surréaliste, les allusions poétiques, musicales ou littéraires (visibles ou sous-jacentes) peuvent se mêler à l'humour ou à la fantaisie tout en exprimant tradition et modernité. Esprit curieux, inventif, épris de symboles, de mythes et de métamorphoses, son goût de la beauté sous toutes ses formes, du merveilleux, de la luxuriance baroque, de l'insolite et du sacré ainsi que ses obsessions philosophiques et métaphysiques se rassemblent pour faire se conjuguer dans ses toiles. poésie, mystère et humour. L'imagination fait le reste. Privilégiant toujours le sens plastique à l'anecdote, il traite indifféremment: la figure et ses portraits deviennent souvent des hommages (Joseph Vernet, P.P. Grasset, Callas, Ader, Maupassant, Dali, Saint-Exupéry ou Chapelain-Midy, dont il fit le portrait un an avant sa mort), les architectures avec des portraits de villes (Venise, Imperia, Berlin ou Angers), le paysage ou la nature morte. Rarement absente "la Femme" sert de trait d'union entre la vie et la mort très souvent évoquée. L'émotion n'est jamais loin lorsqu'on évoque devant lui la mémoire d'amis trop tôt disparus: Lucien Mathelin, Éliane Thiollier, Noe Canjura, Jean Joyet le dernier en date, tous peintres de talent, ou qu'il pense aux membres de sa famille qui ne sont plus. Roger Chapelain-Midy, mort en 1992, était un ami très cher. En 1980, il avait choisi Jean-Pierre pour lui succéder au Rotary-Club de Paris où ils se retrouvaient tous les mercredis (avec Jean-Michel Desmarquest). Ils refaisaient le monde, ils discutaient sans fin de la vie, de la mort et du temps qui passe, du cosmos, de la place de l'humanité dans la création constatant que plus une chose est belle, indispensable (l'eau, l'air, le feu), plus son côté négatif peut devenir monstrueux. Philosophie et métaphysique, art et peinture étaient l'occasion de discussions sans fin. Ils n'étaient pas toujours d'accord mais chacun défendait son point de vue avec passion. Rien de plus émouvant pour Jean-Pierre Alaux que la dernière phrase du beau livre de Chapelain-Midy "Comme le sable entre les doigts":
"Voici le seuil, le soir et la fin des questions. Étendu sur le sable froid de la nuit, je regarde le grand ciel d'août, lac de ténèbres semé de signaux dont je cherche en vain le sens. Et cependant, quelque part en moi, brûlante encore, cette braise... "
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire